Rassemblement à Gourdon contre le projet du méthaniseur de Gramat

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Rassemblement à Gourdon Méthaniseur de Gramat

Un rassemblement était organisé à Gourdon à l’appel de la Confédération paysanne le mercredi 10 avril, à l’occasion de la venue d’une commission « d’expertise des contestations d’exploitation du méthaniseur Bio Quercy de Gramat » menée par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD). Ce dernier est le conseiller du gouvernement sur les questions d’environnement, de transport, d’aménagement et du développement durable des territoires, du logement, de l’urbanisme, de la politique de la ville et du changement climatique. On peut s’étonner que le titre de la commission soit formulé sur le thème de « l’expertise des contestations du méthaniseur » et non sur celui de son installation ou de son fonctionnement.

Concernant le dit méthaniseur de Gramat, cette commission a reçu pour mission d’évaluer la conformité de l’installation d’un point de vue administratif, légale, fonctionnel ainsi que ses impacts sur le territoire. Elle doit également vérifier le travail des différents services de l’état dans l’installation de ce projet industriel et enfin rencontrer les différents protagonistes durant trois jours, dont les contestataires comme la Confédération paysanne.
Cette dernière, dans la continuité de son recours déposé au tribunal administratif (toujours sans nouvelle) a souhaité interpeller la commission sur le manque d’étude concernant un éventuel impact à long terme sur les sols, l’eau et la santé d’une telle exploitation, mais également sur les dysfonctionnements liés aux autorisations.

Alors que Pierre Dufour, porte-parole du syndicat paysan, tient une conférence de presse et rencontre les membres de la commission, des citoyens et associations, peu nombreux mais conscients de l’enjeu, sont présents pour soutenir cette action.

A ce jour les habitants du Lot ne semblent pas encore mesurer l’impact pour tous, de cette installation, notamment au  travers de la qualité de l’eau potable sur notre département.
D’évidence, un rassemblement plus important aurait d’avantage appuyé  les actions de la Confédération paysanne et associations de défense de l’environnement. Preuve qu’il est encore nécessaire de faire passer le message.

Ci-dessous le communiqué de la confédération paysanne concernant cette commission :

 

Mission ministérielle méthaniseur de Gramat, expertise ou enfumage ?

 

Pierre Dufour Porte parole confédération paysanne

Une mission du ministère de l’environnement s’est rendue dans le Lot pour expertiser les « motifs de contestation des conditions d’exploitation du méthaniseur de Gramat ». La Confédération paysanne déplore que sur ses trois jours de visite, la mission n’ait pas trouvé le temps de lui accorder un entretien particulier qui aurait pu permettre un réel échange avec les inspecteurs.

Elle dénonce également le fait que les deux élus représentant la Confédération paysanne à la chambre d’agriculture n’aient pas été invité à l’entretien que la mission a accordé à la Chambre d’agriculture.

Nous avons redit, lors de la réunion du comité local de suivi, que notre principale objection à ce projet concerne le risque de pollution des sols, de l’air et des eaux souterraines lié aux épandages. Il faut préciser que 25% des intrants méthanisés sont des déchets d’abattoirs, les boues de station d’épuration de la quercynoise et des déchets de bacs à graisse d’industries agroalimentaires qui sont ensuite épandus sur des terres agricoles, soit environ 5t de déchets issus d’abattoirs épandus par ha. Nous soulignons qu’à ce jour, il n’existe aucune étude scientifique approfondie sur l’impact de l’épandage de digestat sur la vie du sol et sur la qualité des eaux permettant d’exclure tout risque d’impact sur l’environnement et la santé humaine. La Confédération paysanne rappelle que c’est à l’État, et non aux associations de tout mettre en œuvre pour protéger les sites et les populations concernées.

La confédération paysanne demande donc:

– la mise en place d’études scientifiques transparentes, avec un comité contradictoire de chercheurs, permettant d’analyser l’impact à long terme de l’épandage des digestats sur les sols, sur la faune et sur les eaux souterraines. La confédération paysanne demande à faire partie du comité de suivi de ces recherches.

– dans l’attente de résultats objectifs, un moratoire sur les épandages de digestats liquides et la recherche de solutions alternatives.

– un moratoire sur les projets de méthanisation en cours, tant que l’évaluation préalable des risques ne sera pas finalisée.

La confédération paysanne demande également la création d’un comité de surveillance des conditions d’exploitations des installations de production et de stockage incluant des représentants des organisations syndicales et des associations, pour contrôler les intrants utilisés dans le méthaniseur, le digestat, et les conditions d’épandage.

Enfin, la Confédération paysanne propose à la Capel et à Fonroche d’assumer pleinement leur responsabilité en assurant le relogement des riverains incommodées par l’installation. Puisque les administrateurs de la CAPEL et les actionnaires et cadres de Bioquercy trouvent le projet vertueux et assurent être en capacité de régler les problèmes de nuisances (qui devaient être réglés en Septembre…), ils n’ont qu’à racheter les habitations des riverains qui le souhaitent.

Enfin, nous nous étonnons, bien que le dossier soit clos depuis le mois d’Août, que notre recours au tribunal administratif ne soit toujours pas jugé. Craindrait-on que les juges ne donnent raison aux arguments avancés par la Confédération Paysanne et remettent en cause la méthanisation telle qu’elle est pratiquée ici ?

La mission rendra son rapport dans 2 mois. Expertise, ou enfumage, nous verrons si le cri d’alarme et les propositions de la Confédération Paysanne ont été entendus et restons particulièrement vigilant sur ce dossier.

Le comité département de la confédération paysanne du Lot

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